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Révolutionner l’expérience visiteur dans les musées grâce au numérique

Par Tiavina
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Deux personnes contemplent des tableaux contemporains lors d'une expérience visiteur dans les musées

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L’expérience visiteur dans les musées traverse une mutation profonde, portée par des innovations qui bouleversent nos manières d’apprécier l’art et le patrimoine. Imaginez des visiteurs qui dialoguent avec des hologrammes, explorent des mondes virtuels ou personnalisent leur parcours grâce à leur smartphone. Cette vision futuriste devient réalité dans vos institutions culturelles. Les musées traditionnels, parfois perçus comme poussiéreux, se réinventent pour séduire des publics connectés et exigeants. Le numérique dans les institutions culturelles n’est plus une option mais une nécessité stratégique. Comment transformer radicalement la manière dont vos visiteurs vivent leur découverte culturelle ? Quelles technologies privilégier pour créer des moments mémorables ? Plongeons ensemble dans cette révolution qui redéfinit les codes de la médiation culturelle.

Comment le numérique transforme l’expérience visiteur dans les musées

Le secteur muséal connaît une véritable métamorphose technologique qui redessine fondamentalement les contours de la visite culturelle. Cette transformation ne se limite pas à installer quelques écrans tactiles dans vos salles d’exposition. Elle repense intégralement votre relation avec les publics, avant, pendant et après leur passage dans vos murs.

Les données parlent d’elles-mêmes : selon plusieurs études récentes, plus de 70% des visiteurs apprécient les dispositifs numériques lorsqu’ils enrichissent réellement leur compréhension des œuvres. Vos visiteurs ne rejettent pas la technologie, ils attendent simplement qu’elle serve intelligemment le propos culturel. La médiation culturelle numérique réussie crée ce pont harmonieux entre tradition et innovation, entre contemplation et interaction.

Les attentes des visiteurs modernes face aux musées connectés

Vos publics ont profondément évolué. Ils manipulent quotidiennement des smartphones, consomment du contenu immersif sur les réseaux sociaux et s’attendent à retrouver cette fluidité dans vos espaces culturels. Les visiteurs de musées connectés ne veulent plus se contenter d’observer passivement des cartels figés. Ils recherchent des expériences engageantes, personnalisées et partageables.

Cette génération digitale, mais pas seulement elle, désire comprendre le contexte des œuvres, accéder à des contenus exclusifs et vivre des moments uniques. Vos jeunes visiteurs apprécient particulièrement les dispositifs gamifiés qui transforment la visite en aventure ludique. Les familles cherchent des activités participatives qui rassemblent toutes les générations autour d’une découverte commune.

La personnalisation représente également un enjeu majeur dans l’amélioration de l’expérience muséale. Chaque visiteur arrive avec ses intérêts, son niveau de connaissance et son temps disponible. Les outils numériques permettent enfin d’adapter votre offre à cette diversité. Pourquoi imposer le même parcours à un passionné d’histoire de l’art et à un visiteur occasionnel pressé ?

L’engagement émotionnel au cœur de l’expérience visiteur dans les musées

Le numérique excelle particulièrement dans sa capacité à créer des connexions émotionnelles profondes avec vos collections. Une tablette qui révèle les secrets de fabrication d’une sculpture antique, une application qui fait revivre un tableau disparu, une installation immersive qui plonge dans l’atelier d’un artiste : ces dispositifs touchent vos visiteurs bien au-delà de la simple transmission d’informations.

L’émotion constitue le carburant de la mémorisation. Vos visiteurs se souviendront davantage d’une expérience qui les a émus, surpris ou amusés que d’une succession de dates et de noms. Les technologies immersives pour musées créent ces moments forts qui ancrent durablement la visite dans les mémoires. Elles transforment un simple passage en souvenir marquant.

Cette dimension émotionnelle s’avère particulièrement pertinente pour aborder des sujets complexes ou sensibles. Comment évoquer efficacement les conditions de vie dans un camp de prisonniers ou l’ampleur d’une bataille historique ? La réalité virtuelle permet à vos visiteurs de ressentir plutôt que de simplement comprendre intellectuellement. Cette approche sensorielle complète merveilleusement bien vos dispositifs traditionnels.

Trois visiteurs observent une peinture religieuse lors d'une expérience visiteur dans les musées
Des visiteurs admirent ensemble une peinture représentant un saint aux ailes dorées dans un musée.

Quelles technologies révolutionnent concrètement l’expérience visiteur dans les musées

Le paysage technologique muséal foisonne d’innovations prometteuses. Certaines ont déjà fait leurs preuves, d’autres émergent progressivement. Comprendre leurs spécificités vous aide à sélectionner les outils les plus pertinents pour vos objectifs et vos publics.

La réalité augmentée pour enrichir votre parcours de visite

La réalité augmentée dans les musées superpose des informations numériques au monde réel, créant ainsi des expériences hybrides fascinantes. Vos visiteurs pointent leur smartphone vers une œuvre et découvrent instantanément des contenus complémentaires : reconstitutions 3D, animations historiques, interviews d’experts ou témoignages d’artistes.

Cette technologie présente un avantage considérable : elle respecte l’intégrité physique de vos espaces tout en les enrichissant considérablement. Aucune installation lourde n’est nécessaire, les contenus se mettent à jour facilement et vos visiteurs utilisent leur propre équipement. Le musée du Louvre a brillamment démontré ce potentiel avec son application dédiée à la Joconde, offrant des détails invisibles à l’œil nu.

Les possibilités créatives semblent infinies. Imaginez vos visiteurs qui voient un château en ruine se reconstruire sous leurs yeux, une fresque effacée retrouver ses couleurs originelles ou des personnages historiques prendre vie dans vos salles. Cette visite de musée interactive transforme chaque espace en portail temporel fascinant.

La gamification via la réalité augmentée séduit particulièrement les jeunes publics. Des chasses au trésor numériques, des énigmes à résoudre en scannant des œuvres ou des défis collectifs créent une dynamique ludique stimulante. Vos visiteurs explorent alors activement vos collections au lieu de les parcourir passivement.

La réalité virtuelle pour des immersions totales dans l’expérience visiteur dans les musées

La réalité virtuelle pour l’expérience muséale propulse littéralement vos visiteurs dans d’autres dimensions. Équipés d’un casque VR, ils visitent des sites inaccessibles, voyagent dans le temps ou pénètrent à l’intérieur même des œuvres. Cette technologie repousse les frontières physiques de vos institutions.

Plusieurs musées pionniers proposent déjà des expériences VR spectaculaires. Le Musée d’Orsay a créé une plongée immersive dans les toiles impressionnistes, permettant de se promener littéralement dans l’univers de Monet. Le British Museum offre des reconstitutions historiques saisissantes de civilisations disparues. Ces initiatives démontrent le potentiel narratif exceptionnel de cette technologie.

La VR résout également des problèmes concrets de conservation et d’accessibilité. Vos œuvres les plus fragiles, rarement exposées au public, deviennent consultables virtuellement sans risque de détérioration. Des sites archéologiques lointains ou dangereux s’ouvrent à tous vos visiteurs. Les personnes à mobilité réduite accèdent enfin à des espaces normalement inaccessibles.

Néanmoins, cette technologie exige des investissements conséquents en équipement et en production de contenus. Elle nécessite aussi une gestion logistique rigoureuse : maintenance des casques, rotation des visiteurs, encadrement technique. Vos équipes doivent bien peser ces contraintes avant de vous lancer dans de grands projets VR.

Les applications mobiles et audioguides nouvelle génération

Les applications mobiles pour musées ont largement remplacé les audioguides traditionnels, offrant une expérience infiniment plus riche et personnalisable. Vos visiteurs téléchargent l’application avant leur visite, choisissent leur langue, leurs centres d’intérêt et parfois même la durée souhaitée de leur parcours.

Ces outils intelligents utilisent la géolocalisation indoor pour déclencher automatiquement les contenus pertinents lorsque vos visiteurs approchent d’une œuvre. Plus besoin de taper fastidieusement des numéros sur un clavier vieillissant. L’expérience devient fluide, intuitive et enrichie de formats multimédias variés : vidéos, interviews audio, modèles 3D manipulables ou quiz interactifs.

La personnalisation représente l’atout majeur de ces guides numériques interactifs. Un enfant de dix ans, un étudiant en histoire de l’art et un touriste étranger ne recevront pas les mêmes contenus face à la même sculpture. L’application adapte son discours, sa complexité et sa durée selon le profil utilisateur préalablement renseigné.

Ces applications prolongent également la visite au-delà des murs du musée. Vos visiteurs accèdent ensuite à des contenus exclusifs, partagent leurs œuvres préférées sur les réseaux sociaux ou s’inscrivent à vos événements futurs. Elles transforment une visite ponctuelle en relation durable avec votre institution culturelle.

Comment optimiser l’expérience visiteur dans les musées grâce aux données

Le numérique ne se limite pas aux dispositifs spectaculaires visibles par vos visiteurs. Il révolutionne également votre compréhension des comportements et vos capacités d’amélioration continue grâce à la collecte et l’analyse de données précieuses.

L’analyse des parcours pour améliorer la visite muséale

Les technologies de tracking permettent désormais de cartographier finement les déplacements de vos visiteurs dans vos espaces. Ces données révèlent quelles salles attirent naturellement, où se créent des engorgements, quelles œuvres captent vraiment l’attention et lesquelles sont systématiquement ignorées. Cette connaissance fine transforme radicalement votre approche scénographique.

Imaginez découvrir qu’une pièce majeure de votre collection n’est visitée que par 20% de vos publics simplement parce qu’elle se situe dans un recoin mal signalé. Ou constater que vos visiteurs passent en moyenne trois minutes devant une installation interactive alors que vous pensiez qu’elle n’intéressait personne. Ces insights sur le comportement des visiteurs de musées guident vos décisions d’aménagement et d’investissement.

La chaleur humaine dégagée par les visiteurs, les temps de stationnement devant chaque œuvre, les taux d’utilisation des dispositifs numériques : toutes ces métriques composent un portrait précis de l’expérience visiteur dans les musées. Vous cessez enfin de naviguer à l’aveugle et basez vos choix sur des faits observables plutôt que sur des intuitions.

Ces analyses permettent également d’identifier les moments critiques du parcours visiteur. Où se produit le décrochage d’attention ? Quand vos publics décident-ils de raccourcir leur visite ? À quel endroit cherchent-ils en vain des informations complémentaires ? Chaque point de friction détecté représente une opportunité d’amélioration concrète.

La personnalisation basée sur les préférences visiteurs

Les systèmes de recommandation, popularisés par Netflix ou Spotify, font leur entrée dans vos musées. En renseignant quelques préférences ou en autorisant l’application à analyser leur comportement, vos visiteurs reçoivent des suggestions d’œuvres alignées avec leurs goûts. Cette personnalisation de la visite muséale maximise leur satisfaction et leur temps passé dans vos espaces.

Un amateur de peinture abstraite sera orienté vers les sections correspondantes, avec des explications adaptées à son niveau de connaissance préexistant. Un visiteur pressé recevra un parcours express des chefs-d’œuvre incontournables. Une famille avec enfants découvrira les activités ludiques disponibles et les œuvres particulièrement appréciées par les jeunes publics.

Cette approche data-driven nécessite évidemment une gestion éthique et transparente des données personnelles. Vos visiteurs doivent clairement comprendre quelles informations vous collectez, comment vous les utilisez et quels bénéfices ils en retirent. La confiance constitue le fondement de cette relation numérique enrichie.

Les bénéfices dépassent largement l’expérience individuelle. Ces données agrégées et anonymisées nourrissent votre stratégie culturelle globale. Quels types d’expositions temporaires attirent quels publics ? Comment diversifier vos audiences ? Quels contenus génèrent le plus d’engagement ? Vos décisions stratégiques gagnent en pertinence et en efficacité.

Quels défis accompagnent la digitalisation de l’expérience visiteur dans les musées

Cette révolution numérique soulève légitimement des questions et des résistances qu’il serait contre-productif d’ignorer. Anticiper ces obstacles et y répondre franchement conditionne le succès de vos projets de transformation digitale.

Préserver l’authenticité de la rencontre avec les œuvres

La critique la plus fréquente concerne le risque de distraction. Vos visiteurs, rivés sur leurs écrans, passeraient-ils à côté de l’expérience contemplative directe avec les œuvres ? Cette crainte mérite considération car elle touche au cœur même de la mission muséale : créer une rencontre authentique avec le patrimoine.

La réponse réside dans l’équilibre et l’intention. Le numérique doit enrichir la contemplation, pas s’y substituer. Les meilleurs dispositifs invitent d’abord à observer l’œuvre réelle, puis apportent des éclairages qui approfondissent cette première rencontre. Ils créent des allers-retours féconds entre l’objet physique et les contenus complémentaires numériques.

Certains musées expérimentent d’ailleurs des zones volontairement dépourvues de technologie, des espaces de silence et de contemplation pure. Cette cohabitation entre salles numériquement augmentées et espaces préservés permet à chaque visiteur de trouver l’équilibre qui lui convient. Pourquoi opposer systématiquement ces approches plutôt que de les faire dialoguer ?

Garantir l’accessibilité numérique pour tous les publics

La fracture numérique représente un défi sérieux dans la démocratisation des outils numériques en médiation culturelle. Tous vos visiteurs ne maîtrisent pas également les technologies, tous ne possèdent pas de smartphone récent et tous ne se sentent pas à l’aise avec ces interfaces.

Votre responsabilité inclut de proposer des alternatives pour ces publics. Des dispositifs fixes en salles, des médiateurs humains capables d’accompagner, des notices papier pour ceux qui les préfèrent : la diversité des supports garantit l’inclusion de tous. Le numérique complète vos dispositifs existants mais ne les remplace pas brutalement.

L’accessibilité concerne également les personnes en situation de handicap. Le numérique offre justement des opportunités formidables pour adapter vos contenus : audiodescriptions pour les malvoyants, traductions en langue des signes, sous-titrage systématique, interfaces simplifiées pour les personnes ayant des troubles cognitifs. Ces fonctionnalités transforment véritablement l’expérience visiteur dans les musées pour des publics longtemps marginalisés.

Les coûts constituent un autre obstacle légitime. Développer des applications sophistiquées, produire des contenus VR de qualité ou équiper vos espaces en réalité augmentée exige des investissements substantiels. Les petites structures aux budgets contraints peuvent se sentir exclues de cette révolution. Heureusement, des solutions mutualisées et des outils open-source émergent progressivement.

Mesurer concrètement l’impact du numérique sur l’expérience visiteur dans les musées

Au-delà de l’enthousiasme technologique, vos décideurs et financeurs attendent légitimement des preuves tangibles de l’efficacité de ces investissements. Quels indicateurs suivre pour évaluer objectivement vos initiatives numériques ?

Les métriques quantitatives de satisfaction visiteur

Les données chiffrées offrent un premier niveau d’évaluation rassurant. Le taux de téléchargement de votre application mobile, le temps moyen passé dans le musée, le nombre de contenus consultés par visiteur ou le taux d’utilisation des dispositifs interactifs fournissent des indicateurs objectifs de l’adoption.

Les enquêtes de satisfaction post-visite intègrent désormais systématiquement des questions sur les dispositifs numériques en musée. Vos visiteurs apprécient-ils ces outils ? Les ont-ils trouvés faciles à utiliser ? Ont-ils enrichi leur compréhension des œuvres ? Ces retours directs guident vos ajustements et validations.

L’analyse comparative entre visiteurs utilisant les outils numériques et ceux s’en passant révèle des différences significatives. Généralement, les utilisateurs de dispositifs numériques passent plus de temps dans les salles, consultent davantage d’œuvres et se déclarent plus satisfaits de leur visite. Ils recommandent également plus fréquemment votre musée à leur entourage.

Le taux de revisite constitue un indicateur particulièrement révélateur. Les visiteurs ayant vécu une expérience numérique mémorable reviennent-ils plus souvent ? S’abonnent-ils à vos newsletters ? Participent-ils à vos événements ? La fidélisation mesure l’impact à long terme de vos innovations sur la relation avec vos publics.

Les retours qualitatifs et études de cas inspirantes

Au-delà des chiffres, les témoignages qualitatifs apportent une compréhension nuancée des impacts. Les commentaires spontanés sur vos réseaux sociaux, les avis détaillés sur TripAdvisor ou les retours recueillis par vos équipes révèlent les moments marquants créés par vos dispositifs numériques.

Plusieurs musées partagent généreusement leurs retours d’expérience. Le Smithsonian a documenté comment son application augmente significativement l’engagement des jeunes publics. Le musée Van Gogh d’Amsterdam a démontré que sa visite VR attire des visiteurs qui ne seraient jamais venus physiquement. Ces études de cas inspirent vos propres projets.

La transformation culturelle interne mérite également attention. Vos équipes scientifiques et de médiation s’approprient-elles ces nouveaux outils ? Développent-elles des compétences numériques ? Cette montée en compétences collective garantit la pérennité et l’évolution continue de votre stratégie digitale. L’expérience visiteur dans les musées s’améliore durablement uniquement si vos équipes portent cette ambition.

Les partenariats avec des chercheurs en muséologie ou en sciences cognitives enrichissent votre évaluation. Des protocoles d’observation rigoureux, des mesures physiologiques de l’attention ou des tests de mémorisation à distance apportent des preuves scientifiques de l’efficacité de vos dispositifs. Cette rigueur méthodologique renforce votre crédibilité auprès des instances décisionnaires.

Réussir votre stratégie de transformation numérique muséale

Convaincu de l’intérêt du numérique mais intimidé par sa complexité ? Une approche méthodique vous permettra d’avancer progressivement tout en maximisant vos chances de succès. Voici les étapes clés d’une transformation digitale réussie.

Définir une vision claire pour l’expérience visiteur dans les musées

Avant toute implémentation technologique, clarifiez vos objectifs. Cherchez-vous à attirer de nouveaux publics ? Approfondir l’expérience des visiteurs existants ? Optimiser vos flux de circulation ? Développer vos revenus complémentaires ? Chaque objectif oriente différemment vos choix technologiques et vos priorités d’investissement.

Cette vision stratégique doit émaner d’une réflexion collective associant conservateurs, médiateurs, responsables des publics et direction. Le numérique ne concerne pas uniquement votre service informatique ou communication. Il transforme toutes les dimensions de votre institution et requiert donc une appropriation transversale.

Identifiez également vos publics prioritaires. Une stratégie visant les scolaires diffère profondément d’une approche ciblant les touristes internationaux ou les amateurs éclairés. Cette segmentation guide vos développements et évite la dispersion budgétaire. Mieux vaut exceller pour un public cible que décevoir tout le monde avec des outils médiocres.

Construire progressivement votre écosystème numérique

L’erreur classique consiste à vouloir tout digitaliser simultanément. Cette approche massive épuise vos budgets, déstabilise vos équipes et frustre vos visiteurs confrontés à des outils mal rodés. Privilégiez une transformation incrémentale, par petites touches successives et ajustables.

Commencez par un projet pilote sur une exposition temporaire ou une section limitée de vos collections permanentes. Cette expérimentation à échelle réduite limite les risques financiers et organisationnels. Elle permet d’identifier rapidement les difficultés techniques, les résistances culturelles et les ajustements nécessaires avant de généraliser.

Capitalisez sur les retours de cette première étape pour affiner votre feuille de route. Quels dispositifs ont séduit vos visiteurs ? Lesquels ont généré des complications imprévues ? Cette démarche itérative d’amélioration continue caractérise les projets numériques réussis. Le digital au service du patrimoine culturel s’affine progressivement par essais-erreurs.

Pensez également interopérabilité et évolutivité. Vos différents outils doivent communiquer entre eux pour offrir une expérience fluide. Votre application mobile devrait se connecter à votre système de billetterie, vos dispositifs en salle devraient alimenter votre CRM visiteurs. Cette cohérence technique maximise la valeur de chaque investissement.

Former et accompagner vos équipes dans cette transition

La technologie la plus sophistiquée échoue si vos équipes ne se l’approprient pas. Investissez massivement dans la formation et l’accompagnement au changement. Vos médiateurs doivent comprendre le fonctionnement des dispositifs pour guider efficacement les visiteurs. Vos conservateurs doivent contribuer aux contenus pour garantir leur rigueur scientifique.

Cette transformation culturelle prend du temps. Certains collaborateurs embrasseront immédiatement ces nouveautés, d’autres manifesteront des réticences légitimes. Écoutez ces résistances sans les balayer, elles révèlent souvent des enjeux importants. Organisez des ateliers participatifs où chacun exprime ses craintes et contribue aux solutions.

Recrutez ou formez des profils hybrides maîtrisant à la fois les contenus culturels et les enjeux numériques. Ces passeurs indispensables font le pont entre les cultures professionnelles parfois éloignées de la conservation et du digital. Ils traduisent les attentes scientifiques en cahiers des charges techniques compréhensibles.

N’hésitez pas à vous appuyer sur des expertises externes pour accélérer votre courbe d’apprentissage. Des consultants spécialisés en transformation digitale culturelle, des agences créatives expérimentées ou des partenariats avec des écoles d’ingénieurs apportent compétences et regards neufs. Cette ouverture enrichit considérablement vos projets.

Anticiper les évolutions futures de l’expérience visiteur dans les musées

Le rythme d’innovation technologique ne ralentit pas. Quelles tendances se profilent à l’horizon et comment vous y préparer dès aujourd’hui pour rester à la pointe de l’innovation en médiation muséale ?

L’intelligence artificielle au service de la personnalisation

Les algorithmes d’IA promettent des niveaux de personnalisation jusqu’ici inimaginables. Des chatbots culturels capables de dialoguer naturellement avec vos visiteurs, des systèmes de reconnaissance d’images identifiant instantanément n’importe quelle œuvre photographiée ou des générateurs de contenus adaptant automatiquement leur complexité au niveau de l’utilisateur : ces applications émergent rapidement.

L’IA conversationnelle pourrait transformer radicalement la médiation. Imaginez vos visiteurs interrogeant vocalement une œuvre et recevant des réponses contextualisées, comme s’ils discutaient avec un conservateur personnel. Cette interface naturelle abolit les barrières d’usage et rend l’information culturelle accessible à tous, quel que soit leur aisance technologique.

Les systèmes de recommandation gagneront également en sophistication. En analysant finement les comportements de visite, les temps d’arrêt et même les expressions faciales, l’IA anticipera les préférences de vos visiteurs mieux qu’ils ne les connaissent eux-mêmes. Cette hyper-personnalisation soulève évidemment des questions éthiques sur la surveillance et l’autonomie qu’il faudra adresser frontalement.

La dimension phygitale et les expériences hybrides

La frontière entre physique et digital s’estompe progressivement. Les expériences phygitales mêlent indissociablement ces deux dimensions pour créer des moments impossibles dans l’un ou l’autre univers seul. Une projection mappée qui anime architecturalement votre bâtiment, des installations où gestes physiques et réactions numériques se répondent, des parcours combinant déambulation réelle et exploration virtuelle : ces hybridations fascinent vos publics.

Cette tendance répond élégamment à la critique de la distraction numérique. Plutôt que d’opposer contemplation d’œuvres et utilisation d’écrans, les dispositifs phygitaux les entrelacent naturellement. Vos visiteurs restent ancrés dans l’espace physique du musée tout en bénéficiant d’augmentations numériques pertinentes. Le meilleur des deux mondes coexiste harmonieusement.

Les expositions immersives grand public, comme celles consacrées à Van Gogh ou aux Impressionnistes, ont popularisé ces approches spectaculaires. Bien que parfois critiquées pour leur dimension commerciale, elles démontrent l’appétit du public pour ces expériences enveloppantes. Comment transposer ces succès dans vos institutions tout en préservant votre exigence scientifique ?

Vos musées deviendront progressivement des plateformes d’expériences plutôt que de simples conteneurs d’objets. Le lieu physique reste central mais s’étend dans des dimensions virtuelles accessibles à distance. Un visiteur japonais pourrait commencer sa découverte en VR depuis Tokyo, puis finaliser par une visite physique lors d’un voyage en France. Cette continuité d’expérience abolit les frontières géographiques.

Développer une communauté engagée autour de votre musée

Le numérique ne se limite pas à enrichir la visite physique. Il crée des opportunités inédites de prolonger la relation avec vos publics et de construire une communauté vivante autour de votre institution culturelle.

Les réseaux sociaux comme extension de l’expérience visiteur dans les musées

Vos visiteurs partagent spontanément leurs découvertes sur Instagram, TikTok ou Facebook. Encouragez et amplifiez ces pratiques plutôt que de les combattre. Créez des spots instagrammables dans vos expositions, lancez des challenges participatifs ou republiez les meilleurs contenus créés par vos publics. Cette co-création renforce l’attachement à votre marque.

Les réseaux sociaux offrent également des canaux de médiation légers et décomplexés. Des stories quotidiennes dévoilant les coulisses, des lives avec vos conservateurs, des mini-documentaires sur vos restaurations : ces contenus fidélisent vos abonnés entre deux visites physiques. Vous restez présent dans leur quotidien numérique.

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